Victor del Arbol – La maison des chagrins

10155865_845139782168608_554202047_n4ème de couv.

Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l’alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces.

Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande : une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l’homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l’homme les caractéristiques de l’assassin.

Unis dans la même douleur, la commanditaire et l’artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore, déchaînant tous les démons qui s’y trouvaient enfouis.
« Mais il n’était pas fou, il était seulement mort. »

Ce que j’en pense:

Eduardo est un homme détruit, pour lequel même sa propre vie n’a aucune valeur. Il ne lutte pas pour vivre, il survit simplement au jour de jour dans l’attente de sa fin. L’acceptation de la commande de son amie va déclencher une sorte d’effet papillon et la mise en place d’une histoire complexe, habitée par une galerie de personnages tourmentés, provenant d’univers si différents, et en même temps si proches… Ca ressemble un peu à ces « matriochka », ces poupées russes où, à chaque poupée que l’on ouvre, on en découvre une autre et ainsi de suite…

Et si Eduardo est l’axe du roman, les personnages secondaires prennent peu à peu de l’importance, non pour les besoins de l’histoire, ce sont ces personnages même qui la construisent, et dans ces histoires à l’intérieur de la trame principale ils grandissent jusqu’à devenir indispensables.

Le mot marquant qui se dégage de ce roman est la douleur. Douleur morale ou bien douleur physique, tous sont marqués au fond de leur chair et de leur âme et ont en commun leurs cicatrices, qui les renvoient à leur passé, et toutes ces souffrances induisent leur actes d’aujourd’hui… Dans l’Espagne d’aujourd’hui, ou errent encore les fantômes du passé, de la dictature chilienne et de l’insurrection algérienne, l’auteur nous décrit avec beaucoup de justesse cette souffrance, leur frustration et leur envie de vengeance.

Et avec ce sujet et ces personnages, l’auteur tisse une trame parfaite, une écriture intelligente et fluide et une histoire dure, très dure. Chaque personnage nous conte son histoire, et on s’apercevra que ces histoires convergent vers un point central de cette toile où je me suis retrouvé piégé.
Et on met du temps à émerger ce cette histoire, si dure, si forte et pourtant si belle…

3 réflexions sur “Victor del Arbol – La maison des chagrins

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