
Désespéré, il s’attend au pire lorsqu’il est kidnappé par son père,ancien mercenaire de la CIA, bien décidé à rendre justice lui-même.
Commence alors une traque infernale à travers une Afrique du Sud où la violence côtoie la misère et l’archaïsme tribal.
Dans sa quête de vengeance, Dell croisera le chemin de Sunday, une adolescente prête à tout pouréchapper au mariage forcé auquel elle est destinée, et de Disaster Zondi, un ancien flic.
Mais ce serait réducteur de le réduire à un clone en colère d’Elmore Leonard, tant est grand son talent de conteur, et son don pour créer des personnages qui vous marqueront.
Son père Robert Goodread, récemment libéré de prison pour raisons de santé, prison où il purgeait une longue peine en raison de son appartenance passée à des escadrons de la mort anti-apartheid, et qui a conservé des réseaux actifs, est la seule personne susceptible de lui venir en aide.
L’exécuteur des basses œuvres du ministre de la justice, Inja (le chien, en langue zouloue) Mazibuko, qui a provoqué la mort de la famille de Dell, est un chef Zoulou et un officier de police corrompu. De plus il est atteint du SIDA, et selon la croyance populaire, le seul moyen de guérir serait d’épouser une jeune vierge lors d’une cérémonie traditionnelle, et la consommation du mariage le guérirait du virus.
Son choix se porte donc sur Sunday, jeune fille zouloue de 16 ans, dont il a jadis désiré la mère, mais sans succès, car elle lui a préféré Zondi.
Quelques années après, il a massacré ses parents et brûlé leur maison.
Toute cette galerie de personnages, liés par la mort de la famille de Dell, vont finalement se confondre en un tableau commun, dans un road movie intense et sanglant. En une écriture très fluide, il nous déroule cette histoire d’une violence extrême, d’un ton si douloureusement précis, lucide et fascinant que vous ne pouvez pas lâcher l’histoire, avant sa fin, évidemment tragique.
En plus d’un roman noir, c’est également un roman politique et social. L’auteur sait nous faire comprendre la lutte pour la justice et la rédemption que mènent Zondi,Dell et Goodread . Ils sont le miroir de la société sud-africaine qui poursuit les mêmes buts. Et les personnages de Mazibuka et Sunday, sont évocateurs de la dichotomie de la culture Zouloue, entre les traditions du passé et l’intégration dans le monde moderne.
C’est un roman sur un pays encore déchiré, gangrené par la corruption, où la criminalité est endémique, les viols et les meurtres sont encore monnaie courante, soumis aux ravages du SIDA, et dans lequel il subsiste peu d’espoir pour une vie meilleure.
Roger Smith nous livre là un roman désespéré, un voyage au cœur des ténèbres, d’une noirceur absolue, et d’une beauté tragique.
Dans ma PAL déjà…
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🙂
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