Marqué par la mort récente de son fils unique, l’inspecteur Fin Macleod est envoyé sur son île natale de Lewis, car un meurtre vient d’y être commis selon la même mise en scène que celui sur lequel il enquête à Edimbourg.
La tempétueuse île de Lewis, au nord de l’Écosse, semble sortie d’un autre temps : on se chauffe à la tourbe, on pratique le sabbat chrétien, on parle la langue gaélique. D’autres traditions séculaires y perdurent, comme cette expédition organisée chaque été, qui conduit un groupe d’hommes sur l’îlot rocheux inhospitalier d’An Sgeir où ils tuent des milliers d’oiseaux nicheurs destinés à la consommation.
Dix-huit ans auparavant, Fin a participé à ce périlleux voyage initiatique. Il a ensuite quitté l’île et n’y est jamais revenu. Retourner là-bas, c’est retrouver un ami d’enfance, un premier amour, quelques camarades d’école de sinistre mémoire ; c’est surtout prendre le risque de laisser surgir les souvenirs, de découvrir à quel point on n’a rien oublié.
Ce que j’en pense :
Fin revient donc aux sources, sur les traces de son enfance. L’enquête progresse, et à chaque moment Fin se trouve confronté aux fantômes de son passé, ces hommes et femmes habitants de cet îlot battu par les vents, qui portent tous en eux l’espoir d’une vie meilleure, et la blessure de n’avoir jamais quitté cette île.
Le style du récit, alternant entre la narration à la troisième et à la première personne, nous permet de suivre dans le même déroulement l’enquête, et le passé de l’auteur, de l’enfance à l’adolescence, jusqu’à cette expédition sur An Sgeir, qui marque le passage à sa vie d’homme.
J’ai été littéralement conquis par ce roman, le personnage de Fin, ses incertitudes et ses blessures, j’ai aimé cette ambiance, ces paysages, ces femmes et ces hommes nés sur ce bout de terre rude et inhospitalière, mais qui font front contre les éléments, unis dans leurs traditions, leurs silences, leur certitude d’être uniques en leur genre.
Un très bon moment, un excellent moment de lecture, que je compte prolonger prochainement avec « L’homme de Lewis ».
De Peter May, j’avais lu « l’éventreur de Pékin ».
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Je n’ai pas lu sa série chinoise, mais sa trilogie écossaise est tout bonnement magnifique.
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J’ai fait la Chine, tu as fait l’Écosse… ça ne devait pas chauffer trop sous les kilts !
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