Terry Hayes – Je suis Pilgrim

pilgrim4ème de couv :

Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan.
Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.
Un chercheur torturé devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.
Des cadavres encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.
Et un fil rouge, reliant tous ces événements, qu’un homme est résolu à suivre jusqu’au bout.
Son nom est Pilgrim.

Ce que j’en pense :

A la vue de ce pavé, je me demandais comment il allait me tenir en haleine d’un bout à l’autre…
Les plus de 600 pages d’action tendent vers la confrontation entre un courageux et très brillant agent secret américain et un non moins courageux terroriste djihadiste. Avant cela, ce livre nous aura fait parcourir une bonne partie du globe.

Le scénariste qu’est Terry Hayes fait débuter son roman par une scène de crime scabreuse. Notre narrateur, qui passe par beaucoup de noms d’emprunt, est appelé dans un hôtel de Manhattan Sud, après les évènements du 11 sep. Là au milieu du chaos se trouve le cadavre d’une femme, tuée d’une manière qui efface tous signes distinctifs de son identité.

« Cette jeune femme sans visage me fait penser à une vieille chanson de Lennon/MC Cartney – Eleanor Rigby, qui gardait son visage dans un pot à côté de la porte. Pour moi la victime s’appellera désormais Eleanor. »

Comme si le tueur avait suivi à la lettre les indications décrites dans un manuel de police scientifique très confidentiel écrit par notre héros.

Sans transition logique, l’auteur élargit le paysage. Nous apprenons comment notre héros, âgé de 32 ans, a passé sa jeunesse et a gagné sa réputation d’espion habilité à tuer jusqu’à devenir « Le cavalier de la bleue ». De Moscou, jusqu’à Santorin, théâtres de ses premières actions «létales».

Plan de coupe : Arabie Saoudite, on assiste à l’éclosion d’une conscience terroriste, en la personne d’un jeune adolescent, qui assiste à la décapitation de son père. Cet adolescent, désigné par le seul nom du « Sarrasin » tout au long du roman, après la mort de son père, va se radicaliser et rejoindre une mouvance Islamiste plus dure, jusqu’à aller faire le « djihad » en Afghanistan contre les envahisseurs russes.

Son engagement terroriste, après de brillantes études de médecine, va consister à mettre au point un virus de la variole suractivé, afin d’infecter la population des Etats-Unis, « l’ennemi éloigné ». Car selon lui, pour détruire « l’ennemi proche » qu’est l’état d’Israel, il faut détruire son premier soutien.

D’un chapitre à l’autre, d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre, nous suivons la trajectoire du Sarrasin, et celle de Pilgrim, nom de code que s’est choisi notre agent pour cette dernière mission.

Malgré la longueur du livre, je n’ai ressenti aucun ennui à sa lecture, tant les évènements géopolitiques des 30 dernières années, ainsi que le fonctionnement des services de renseignement y sont intelligemment présentés.
L’auteur aborde également tous les évènements marquants du XXème siècle, depuis la Shoah jusqu’à l’invasion soviétique en Afghanistan et l’attentat du 11 septembre contre les « Twin towers », ainsi que les craintes de notre époque quant à la menace terroriste omniprésente.

Il n’y a pas de gaspillage, tous les personnages secondaires, de Ben Bradley à Layla Cumali, ont une épaisseur certaine, et leur propre utilité au regard de l’intrigue, ce dont on s’aperçoit dans le final, quand l’auteur commence à tirer sur tous les fils pour resserrer la trame, des évènements qui paraissaient anodins au départ, viennent prendre automatiquement leur place dans le scénario qu’il nous a concocté.

Le style de l’auteur, très visuel et cinématographique (il est l’auteur de Mad Max) fait que ce livre se lit sans difficulté. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant de voir une adaptation de ce roman en série TV ou au cinéma, il y a un petit côté Jason Bourne dans le personnage de Pilgrim.

Et la fin, tout dans l’émotion, mais un peu escamotée quant au sort de certains personnages, laisse la porte ouverte à une possible suite… que je ne bouderai pas.

Pour moi, un très bon roman ! Dans mon Top 5 de 2014.

19 réflexions sur “Terry Hayes – Je suis Pilgrim

  1. Héhé, ravie que ce titre t’es plu.
    Pour ma part je trouve ce premier roman remarquable. Mais ça tu le sais dejà.
    Remarquable dans sa construction
    Remarquable dans la façon dont sont campés les personnages,
    Remarquables car tu le dis très bien : c’est une mine d’informations sur la géopolitiques et ses enjeux des 70 dernières années.

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