Antoine Léger – Le six-coups de minuit

Le 6 coups4ème de couv.

Prénom : Vlad
Nom : non répertorié
Age : quarante-deux ans
Nationalité : Franco-Russe
Signe distinctif : sans-abri
Ce soir, Vlad avance déterminé dans les couloirs du métro de Moscou. Aujourd’hui devrait être le grand soir. Il va au rendez-vous qui pourrait changer sa vie. Il arrive au sous-sol. Les autres sont là. Il est le dernier. Il ne manquait plus que lui…

Ce que j’en pense:

Ce très court roman (130 pages) se lit d’un seul trait, d’une respiration.
Le premier chapitre nous met en présence de Vlad, SDF, habitant des couloirs du métro, qui tente de gagner quelques pièces en jouant de la guitare et chantant des chansons de Simon and Garfunkel.

Dès son enfance, celle d’un petit moscovite comme tous les autres, d’un milieu social moyen, Vlad va être confronté à plusieurs chocs qui vont conditionner le déroulement de sa vie. Et peu à peu, par paliers successifs, il entame son inexorable descente vers les enfers et l’exclusion.

C’est une histoire banale, qui pourrait-être celle de chacun d’entre nous, faite d’un enchaînement de circonstances, de coups durs qui frappent Vlad, un après l’autre. Quand il reprend un peu espoir, et envisage plus sereinement son avenir, il est rattrapé par son destin.

Son père d’abord, qui était son point d’ancrage, meurt presque sous ses yeux. Sa mère ensuite, licenciée de son emploi de caissière se pend sur son lieu de travail. Il coupe les ponts avec son frère Nikolaï, qui l’hébergeait et dorénavant « la rue devient sa nouvelle maison, le début d’un nouvel horizon ».

A partir de là vont commencer son errance et son lent processus de déshumanisation, via les quais du métro de Moscou, sa rencontre avec Varya, l’arrestation de celle-ci, jusqu’à ce mystérieux centre d’affaires, lieu du rendez-vous qu’on lui a fixé, et dont il espère qu’il sera porteur d’un avenir meilleur.

Antoine Léger rythme la vie de son héros par des chapitres courts, précis. Il nous dresse de Vlad et de son entourage un portrait plein d’humanité. Et dans la narration vient en contrepoint la voix d’un personnage féminin, dont le destin semble intimement lié à celui de Vlad, et dont nous ferons la connaissance à la toute fin de l’histoire.

Un roman noir, très noir même, résumé « d’une vie entre ombre et lumière, entre chaud et froid, entre rire et larmes, entre inspiration et oppression, entre gris clair et gris foncé » sur des sujets aussi universels que le malheur, le destin, l’amour , la vie et la mort.

Un bon moment de lecture, en attente des romans à venir.

 

5 réflexions sur “Antoine Léger – Le six-coups de minuit

Répondre à belette2911 Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.