Peter James – Aux prises avec la mort

Mon ressenti :

Aux prises avecUne histoire somme toute banale : Carly Chase, une jeune femme pressée qui n’a pas récupéré des excès de sa dernière soirée, un conducteur routier qui tire un peu sur la corde pour tenir ses délais, un petit malfrat au volant d’une camionnette volée, et Tony, un jeune homme distrait qui roule à bicyclette du mauvais côté de la route. Ces trois existences vont se percuter au même endroit, et aboutir à la mort du jeune cycliste.

Carly en est persuadée, elle n’a pas percuté le cycliste. Elle a donné un coup de volant pour l’éviter, est montée sur le trottoir, a percuté un muret, mais sans toucher le jeune cycliste qui gît sous le camion, une jambe arrachée. La camionnette, elle, a pris la fuite.

L’enquête et les témoignages sur les circonstances de l’accident établiront que Carly, encore positive à l’éthylotest au moment de l’accident, n’est en rien impliquée dans la mort du jeune homme qui a été percuté par la camionnette, et ensuite écrasé par le semi-remorque. Elle est toutefois condamnée à un an de suspension de permis et 1000 livres d’amende.

De l’autre côté de l’Atlantique, dans une propriété cossue des Hampton’s. Lou Revere et sa femme Fernanda, quadragénaire acariâtre, liftée et botoxée, avec un penchant prononcé pour la bouteille. Là où les choses se compliquent, c’est que Fernanda est la fille de Sal Giordino, un parrain de la mafia new yorkaise qui est en prison à vie. Et cette femme, de par son milieu, a les moyens d’assouvir sa vengeance.

L’intrigue policière est assez longue à se mettre en place. Nous assistons d’abord à la présentation de tous les protagonistes du drame, et ils sont nombreux !
Mais une fois lancée, l’histoire continue sur un rythme linéaire, sans connaître de ralentissement. Les procédures d’enquête, tant policières que médico-légales sont minutieusement reconstituées (l’auteur a manifestement bien bossé le sujet, comme il s’en explique dans la partie consacrée aux remerciements), et il s’est attaché à dépeindre de façon fouillée les caractères de tous ses personnages, et nous faire partager leur histoire personnelle, en marge de l’enquête policière, ce qui contribue à nous les rendre plus proches.

Il change de point de vue à chaque chapitre, selon les personnages qui sont dans l’action, ce qui donne un effet très « page-turner », et contribue à nous tirer plus vers l’avant.

Les trois personnages principaux sont très bien traités : Carly, jeune avocate, veuve, dans la trentaine, qui élève seule son fils Tyler et qui fait preuve d’une force de caractère hors du commun dans cette épreuve. Tooth, le tueur à gages, méthodique et organisé, qui parviendrait même à susciter l’admiration des policiers par la précision et l’inventivité de son « travail ». Enfin, le commissaire Roy Grace, un peu en délicatesse avec sa hiérarchie, perturbé par l’état de santé de sa compagne Cleo qui vit une fin de grossesse difficile, policier humain, proche des membres de son équipe et qui malgré son statut de gradé, éprouve toujours l’envie d’aller sur le terrain pour se colleter avec la réalité des faits. Autre souci dans la vie de Roy Grace, il n’a aucune nouvelle de son ex-femme Sandy qui a disparu il y a une dizaine d’années, et il voudrait bien pouvoir clore ce chapitre de sa vie afin d’épouser Cleo qui porte son enfant.

Si dès le début, nous savons qui sont « les méchants », et quel but ils poursuivent, l’intérêt du roman est de nous présenter l’interactivité de tous les personnages, et toutes les péripéties auxquelles ils sont confrontés, les connexions qu’ils ont les uns envers les autres.
L’histoire est écrite avec un style alerte, très précis dans les descriptions des personnes et des lieux. A ce propos, nous l’auteur nous gratifie d’une véritable excursion touristique dans la campagne du Sussex, jusqu’au bord de mer et le port de Shoreham, sans oublier la ville de « Brighton, qui traîne une réputation de capitale du crime depuis près de soixante-dix ans. »

Et le final, où Grace devra affronter ses peurs, claustrophobie et agoraphobie, est rondement mené et nous laisse tout de même sur une interrogation, à laquelle une réponse sera sûrement apportée dans le prochain opus.

Ce roman est le 7ème dans la série des Roy Grace, et le fait de n’avoir pas lu les précédents ne m’a gêné en aucune façon. En conclusion, je dirais qu’il ne révolutionne pas le genre, mais un il a été pour moi l’occasion d’un très agréable moment de lecture.

Éditions Fleuve Noir, 2013

 4ème de couv.

Ce matin-là, Carly Chase est encore un peu grisée après les excès de la veille. En retard à son rendez-vous, elle roule vite. Quand un vélo surgit devant elle, elle n’a pas le temps de réagir : c’est l’accident. Une collision dramatique impliquant également un van et un camion. Le jeune cycliste, étudiant à l’université de Brighton, n’en réchappera pas. D’abord terrorisée et en proie à un terrible sentiment de culpabilité, Carly est bientôt terrassée par la peur. Et pour cause : les deux autres conducteurs responsables de l’accident ont été retrouvés sauvagement assassinés. Aucun doute, le meurtrier crie vengeance et ne s’arrêtera qu’une fois sa mission menée à bien. Autrement dit : Carly est la prochaine sur la liste. Et d’ailleurs, le tueur n’est pas loin, il l’observe, l’attend, se prépare… Le commissaire Roy Grace n’a qu’une angoisse : arriver trop tard.

 L’auteur :

peter jamesPeter James est né en 1948, à Brighton. Après plusieurs années passées aux États-Unis en tant que scénariste et producteur de cinéma, il est retourné s’installer en Angleterre.

Un de ses tous premiers job, lorsqu’il était étudiant en cinéma, fut d’être l’homme de ménage de la maison londonienne d’Orson Welles

Collectionneur de voitures, pratiquant la course automobile, sportif (il court chaque jour et a été sélectionné à l’âge de 15 ans dans l’équipe olympique de ski du Royaume-Uni), il est également passionné par l’univers de la police et passe beaucoup de temps avec celle de sa région pour ses recherches. Il leur a même fait don d’une voiture où l’on peut voir la couverture de son dernier roman, remis chaque année à jour.

Désormais, il partage son temps entre le Sussex et Notting Hill. Peter James compte parmi les auteurs de romans policiers les plus lus du Royaume-Uni, ses romans sont traduits dans 36 langues . Il est également propriétaire d’une société de production. En 2011, il a reçu le très prestigieux People’s Dagger Award.

Il est aussi Vice –président de l’association internationale des auteurs de thriller International.

(Source : http://www.pocket.fr)

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