C’est la fin de l’été à Stockholm. Leo Junker est réveillé en pleine nuit par le ballet lumineux des gyrophares des voitures de police. Dans son immeuble, trois étages en dessous, une jeune femme a été assassinée. Flic aux Affaires Internes (les bœuf-carottes), il est suspendu depuis une affaire récente qui a foiré et où son erreur a coûté la vie à un autre policier. Leo ne résiste pas à son instinct professionnel et se rend sur la scène de crime.
Serré dans la main de la morte, un fin collier doré qu’il reconnaît et qui le transporte quinze ans en arrière.
Leo, depuis cette mise à l’écart, se débat dans des problèmes d’addiction aux drogues qui lui ont été prescrites après « l’affaire », et dans le labyrinthe de ses sentiments pour son ex-compagne. Il va se lancer dans une enquête non officielle qui va rapidement devenir personnelle, comme les mobiles du meurtrier le conduisent à affronter les fantômes de son passé.
Dans une narration parallèle, l’auteur nous raconte la jeunesse de Leo. Il a grandi à Salem, une banlieue ouvrière de Stockholm, où les tensions sociales et raciales sont importantes et où les enfants sont obligés de grandir vite.
« J’y ai vécu jusqu’à l’âge de vingt ans. À Salem, les bâtiments s’étiraient sur huit, neuf ou dix étages, vers le ciel, mais jamais si près de Dieu qu’il se donnât la peine de tendre la main pour les toucher. À Salem, les gens semblaient livrés à eux-mêmes et nous grandissions vite, devenant des adultes avant l’heure parce que nous n’avions pas d’autre choix. »…
« Nous n’avons pas grandi en songeant à remettre en question l’ordre des choses. Nous avons grandi en sachant que personne ne nous donnerait quoi que ce soit si nous n’étions pas déterminés à le leur prendre. »
En butte à des brimades et des humiliations de la part de deux garçons plus âgés, Leo est un garçon effacé, jusqu’à sa rencontre avec Grim, un garçon de son âge, et sa sœur Julia. Ces deux personnes vont à jamais changer le cours de son existence.
L’histoire sur la jeunesse de ces protagonistes et des liens qui les unissent passe au premier plan, reléguant dans l’ombre l’enquête contemporaine sur le meurtre lui-même. Il devient rapidement évident que le mobile de ce meurtre se trouve dans le passé de Leo. Criminologiste de formation, l’auteur est plus intéressé par le comment, pourquoi et qui plutôt que par l’enquête de police traditionnelle.
Cette sombre histoire de deux amis d’enfance, pour qui la vie a pris des chemins différents, alors qu’ils proviennent du même milieu ouvrier modeste, et pour qui la rue tient lieu de terrain de jeux, est l’occasion de dépeindre avec acuité les problèmes et les inégalités de la société suédoise moderne. Il ne donne que peu d’espoir à ses protagonistes, et même son héros, Leo Junker traîne derrière lui une sombre mélancolie.
« C’était un endroit où nos parents s’étaient installés, en quête d’une vie heureuse, longtemps avant qu’ils ne deviennent si malsains. Dans nos immeubles de la résidence, nous nous mettions à la fenêtre et nous observions ce qu’il se passait en bas quand nous ne pouvions pas sortir. »
Malgré son jeune âge, Carlsson a construit un très bon page turner, à l’intrigue complexe mais intelligemment construite. Il retranscrit très bien la voix de la jeunesse en révolte et l’importance que les gens accordent aux actions de leur adolescence, quand ils regardent vers leur passé. Il nous fait pénétrer au plus profond de la psychologie de ses personnages dans ce récit à l’atmosphère obsédante. C’est fort, troublant et déconcertant, et par moments tout à fait douloureux.
Un jeune auteur à suivre, assurément.
Merci à la masse critique de Babelio de m’avoir permis de découvrir cet auteur.
Éditions Ombres Noires, 2015
4ème de couv:
Stockholm, fin de l’été 2013. Une jeune droguée, Rebecca Salomonsson, est abattue dans un foyer pour femmes. Trois étages plus haut, dans son appartement, Leo Junker est réveillé par les lumières des voitures de police. Flic, il travaille aux affaires internes, la division la plus mal vue, celle des « rats » qui enquêtent sur leurs collègues. Suspendu depuis « L’affaire Gotland », au cours de laquelle il a commis une erreur qui a coûté la vie à un policier, rongé par la culpabilité, Leo s’étiole dans son nouveau job.
Alcool, errances nocturnes, sa vie ressemble à un lent naufrage. Mais, dans le meurtre Salomonsson un indice le frappe particulièrement, qui fait ressurgir à sa mémoire des personnages troubles de son adolescence: Julia et John Grimberg. De plus, des messages énigmatiques arrivent à son portable. Et pourquoi a-t-il le sentiment diffus d’être suivi? Quand la réalité se délite, à quoi peut-on s’attendre, sinon au pire?
L’auteur:
Christoffer Carlsson est né en 1986 à Halmstad (Suède). Diplômé et enseignant en criminologie, « Le syndrome du pire » est son deuxième roman publié en France, et le premier d’une trilogie mettant en scène l’inspecteur Leo Junker.
Il a été récompensé par le prix « Best crime novel » en Suède en 2013.
je suis d’accord, parfois déconcertant, mais j’ai bien aimé cette sombre histoire et sa manière de la raconter. Comme tu le dis bien : à suivre !
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J’attends impatiemment son deuxième opus…
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Tu en parles si bien que je me le note 😍
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Vraiment très bien. L’ami Yvan a apprécié aussi… 🙂
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Oui j’ai vu 😃
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Tudieu, je l’ai et je ne l’ai pas encore lu !
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Eh bien?
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Et bien… yapuka !
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En ma possession, pas encore lu !
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Bon….ben moi j’ai pas aimé 😦
Pour dire à quel point je l’avais zappé, j’ai dû relire ma chronique pour m’en souvenir.
Il m’a ennuyé au possible. Ca arrive … 😦
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Ce sont des choses qui arrivent. Il est évident que nous ne sommes pas tous formatés de la même manière et que nous pouvons avoir des ressentis différents sur certains ouvrages. Et tant mieux… 🙂
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oui tant mieux! Au moins ça permet à tous les auteurs de trouver leur lectorat 🙂
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Oui… tout à fait. 🙂
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Très, très belle chronique, mon ami; malgré le bémol de Nathalie, je me le note. Amitiés.
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Merci mon ami. Je pense que c’est le genre de livre que tu pourrais apprécier… Amitiés.
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J’avais bien aimé celui là mais vois-tu kje l’ai déjà oublié alors que je l’ai lu à sa sortie.
Comme quoi, on peut passer un bon moment de lecture, trouvé l’intrigue bien ficelé et ne plus savoir de quoi ça parle.
Heureusement tu es là pour me raffraichir la mémoire 😉
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Rafraichir 2 fois m^me ; mdr
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Tu ne peux pas te souvenir de tout, avec le nombre de bouquins que tu avales. Il te faudrait 2 cerveaux!
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Et vu que le mien ne fonctionne m^me pas à moitié !
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Tu es trop jeune pour Alzheimer… 😉
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Et pourtant j’ai la mémoire qui flanche !
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