Automne 1975
-« C’est vrai que vous pouvez effacer le Mal chez les gens, mon père ? » demande Cassandre au Père Arthur. Cette jeune fille de 13 ans, depuis son enfance, dit être accompagnée par un être mystérieux, qu’elle seule peut voir, son âme sœur. Ce Jahal, un guerrier Amérindien, la poursuit de son amour depuis plusieurs vies.
New-York, Brooklyn, été 1983
« Cela se produisait de plus en plus fréquemment. Des rêves envahissaient sa conscience. Cela pouvait lui arriver n’importe où : au travail, dans le métro, à table. Et n’importe quand, y compris la nuit, durant ses longues heures d’insomnie. Il avait essayé les somnifères, bien sûr. Mais l’état cotonneux dont il héritait le lendemain le rendait encore plus vulnérable à ses visions. »
Thomas Wells est un jeune prof de philo, qui vit seul avec sa fille Melly, dans un quartier défavorisé de Brooklyn. Un soir pendant la promenade de son chien Disco, Il aperçoit Cassandre, sur le point de sauter dans le vide. Il la sauve, entend son histoire, et tombe éperdument amoureux d’elle.
Le lendemain il est heurté par un autobus, et il se réveille en 2010 dans le corps de Matt Collins, un jeune avocat qui vient de faire quatre mois de coma
« Quelle ne fut pas sa surprise de voir apparaître une image sur le « cadre », accroché au mur. Elle était d’une définition inhabituelle. Il actionna à nouveau la zappette. D’autres images se succédèrent, elles aussi d’une qualité renversante : des scènes spectaculaires, plus étonnantes les unes que les autres. Il y avait là, pêle-mêle, l’accident d’une navette spatiale, des avions percutant le World Trade Center et l’élection d’un président noir. »
Que s’est-il passé pendant ces 27 ans ? Que sont devenues Cassandre, et Melly ?
« Cette histoire d’amour cyclique dont son fantôme lui avait rebattu les oreilles quand elle était petite était donc vraie. Trois âmes sœurs étaient condamnées à se retrouver, d’existence en existence. Seules deux d’entre elles pouvaient s’aimer. La troisième n’avait d’autre choix que de les tourmenter. »
Thriller surnaturel… Moi qui n’aime rien tant que les polars ou thrillers, bien ancrés dans la réalité. Eh bien, une fois plongé dans la prose de René Manzor, je me suis laissé avoir, comme un bleu, et entraîner sans résistance pour suivre le combat de ces âmes rivales, à travers le temps.
On sent la patte cinématographique de l’auteur, la narration est faite dans un style très visuel. Le scénario particulièrement alerte, très bien conduit, en très courts chapitres, nous tient en haleine et nous réserve bon nombre de rebondissements, sans pour autant s’éloigner du fil conducteur de l’histoire.
Et en fin de compte, le côté un peu surnaturel du roman ne m’a pas trop gêné, tant les faits et gestes des personnages demeurent crédibles et proches de la réalité.
Et la fin du roman, dans un dernier retournement de situation, nous laisse proprement abasourdis.
Bien qu’étant peu porté sur la spiritualité, j’ai été touché par le destin de ces âmes rivales, condamnées à se chercher, d’existence en existence, et par cet amour immortel, au cours du temps et de l’espace.
Pour ma part, un très agréable moment de lecture.
Éditions Kero, 2012
4ème de couv.
Louisiane, 1975. Dans la pénombre de l’église, une fillette supplie le prêtre de l’aider : un homme étrange qui se dit son ami la suit partout, mais elle est la seule à le voir, personne ne la croit ! Elle s’appelle Cassandre, elle est terrifiée, et le prêtre ne trouve pas les mots… la fillette s’enfuit.
Dix ans après, à New York, quand Cassandre tombe follement amoureuse, la peur revient : le fantôme qui la hante depuis son enfance n’acceptera jamais de rival…
Mystère, amour et émotions fortes… Ce premier roman d’un réalisateur français adopté par Hollywood est un coup de maître.
L’auteur :
René Manzor est né en 1959. Tout d’abord scénariste et réalisateur, notamment avec son film « Le passage », il est repéré par Spielberg et part travailler à Hollywood, comme scénariste de plusieurs séries à succès, parmi lesquelles « Le jeune Indiana Jones ».
« Les âmes rivales », est son premier roman, publié en 2012, chez la jeune maison d’édition Kero.
Il a depuis publié en 2014, « Celui dont le nom n’est plus ».
c’est marrant, je viens de lire deux chroniques en deux jours de ce roman, et qui vont dans le même sens.
Va falloir que je m’y penche, donc (quand j’aurai du temps…)
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Ah… le temps… vaste problème… 🙂
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eheh tu le sais d’autant mieux maintenant 😉
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Je vais devoir le sortir de ma PAL aussi !!
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Creuse, ma belette, s’il est tout en bas…
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Il doit être tout en bas, mais de quelle pile ?? Telle est la question ! 😀
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Super lecture pour moi!! J’adore cet auteur… mmmmm….
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On se retrouve effectivement sur le plaisir de cette lecture!C’est un coup de cœur chez moi, car moi j’adooooooooore la pointe de surnaturel!!!J’ai aimé me faire balader dans les temps….J’ai appprécié son écriture, mais c’est l’histoire originelle de Jahal qui m’a le plus emballée en fait. 😉
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Merci pour cette chronique qui me fin tres envie de le sortir de ma PAL Vincent 🙂
Je me demandais ce qu’il valait, grâce à toi, je sais 🙂
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Qui me donne tres envie 🙂
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Alors, lis l’avis de Stelphique, elle a adooooré!!!
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Je vais le lire avec grand plaisir 🙂
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Punaise, il vous a ensorcelé ce bouquin.;)
Va falloir que j’y rejette un coup d’oeil parce que lors de sa sortie mon collègue du Comité de lecture m’avait pas aimé…
Il est comme toi, vraiment roman noir, ou italien, ou nordique. Mais pas du tout thriller, j’aurai du me méfier. Surtout si tu dis que le surnaturel fait irruption dans ce titre. Forcément c’était pas pour lui.
Alors merci, monsieur pour cet avis avisé 🙂
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Le surnaturel n’est pas très important dans ce titre, mais bon, moi ça m’a changé de mon horizon habituel et après tout, ce n’est pas mal du tout.
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C’est pas mal, le livre ou le fait que tu ais changé d’horizon ?
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Les deux mon adjudant! Non blague à part, je peux sortir de temps en temps de mon univers très noir. 🙂
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Tu as bien raison. Ouvrir son horizon ne peut pas nuire 😉
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Je n’ai pas accroché avec le précèdent mais vu que vous commencez à être nombreux à faire des chroniques dithyrambique je vais peut être me laisser attendrir 🙂
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A toi de voir… 😉
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